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Étude en « vie réelle » de la tolérance du traitement adjuvant par anti-PD1 dans le mélanome stade III ou IV de résection complète - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.017 
V. Calmettes 1, , C. Lheure 2, B. Oulès 1, N. Franck 1, J. Chanal 1, B. Garel 1, T. Klejtman 1, S. Guégan 1, F. Brunet-Possenti 2, V. Descamps 2, N. Dupin 1, S. Aractingi 1, N. Kramkimel 1
1 Dermatologie, hôpital Cochin 
2 Dermatologie, hôpital Bichat, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le traitement adjuvant par anticorps anti-PD1 (nivolumab [N] ou pembrolizumab [P]) a montré son efficacité sur la diminution du risque de récidive des mélanomes de stade III ou IV de résection complète. L’objectif de cette étude est d’étudier la tolérance du traitement adjuvant par anticorps anti-PD1 « en vie réelle ».

Matériel et méthodes

Étude rétrospective observationnelle bicentrique incluant tous les patients traités en adjuvant par N ou P pour un mélanome de stade III ou IV de résection complète entre octobre 2018 et juin 2020 et suivis au moins 6 mois après initiation du traitement. Les données analysées étaient : caractéristiques des patients et des mélanomes, évaluation des effets secondaires (ES), de leur grade et du traitement reçu.

Résultats

Trente-deux patients, d’âge médian 59,5 ans [25–82] étaient traités par N (n=16) ou P (n=16), en adjuvant pour un mélanome de stade III (n=28) ou IV (n=4) (Annexe B). La durée médiane de suivi depuis la 1re perfusion était de 12 mois [6–20] au 1er juin 2020. Quatre patients avaient une maladie auto-immune pré-existante, 1 était sous immunosuppresseur (méthotrexate). Des ES (tous grades) sont survenus avec un délai médian de 12 semaines [0–39] chez 24 patients (75 %) : 7 cutanés (22 %), 7 endocriniens (22 %, dont 19 % d’ES thyroïdiens), 3 pulmonaires (9 %) et 7 autres (22 %) (Annexe B). Huit patients (25 %), d’âge médian 63,5 ans [58–76] ont présenté des ES de grade 3 et 4 immuno-médiés (I-M) : 1 pemphigoïde bulleuse, 1 méningite, 1 pneumopathie, 1 néphrite, 1 hépatite, 1 myosite, 1 vascularite et 1 insuffisance corticotrope, nécessitant une hospitalisation (n=8, 100 %), un arrêt du traitement (n=7, 88 %), une corticothérapie générale (n=6, 75 %) ou du rituximab (n=1, 13 %). Aucun décès n’est survenu suite à un ES. Aucune récidive du mélanome n’a été observée chez les patients dont le N ou le P ont été arrêtés après l’année recommandée de traitement ou précocement pour un ES grave (médiane de suivi après arrêt de 6 mois [4–14]).

Discussion

Nous observons ici plus d’ES I-M graves (25 % de grade 3 ou 4), que dans les études de phase 3 adjuvantes du N (Checkmate228) et du P (Keynote038), où les ES liés au traitement grade 3 et 4 étaient respectivement de 14,4 % et 14,7 %, avec notamment 7,1 % d’ES I-M pour le P. Ces résultats suggèrent également une prévalence des ES plus élevée du N et P en adjuvant qu’en traitement métastatique où les ES I-M grade 3 et 4 sont de 8 % pour le N (Checkmate067) et de 10 % pour le P (Keynote006).

Conclusion

La tolérance du N et du P en adjuvant dans le mélanome semble moins bonne « en vie réelle » que lors des études princeps. Un suivi plus long et une étude observationnelle prospective semblent nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer un éventuel impact sur la survie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anti-PD1, Effets secondaires auto-immuns, Mélanome localisé


Plan


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Vol 147 - N° 12S

P. A79 - décembre 2020 Retour au numéro
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  • Nivolumab (NIVO) vs ipilimumab (IPI) en traitement adjuvant du mélanome de stade III/IV opéré : résultats de survie sans récidive (SSR) et de survie globale (SG) à 4 ans de l’essai CheckMate 238
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